Les pieds dans l’eau, Martin Jauvat nous accueille sur une plage de Cannes. Ce jeune réalisateur de Chelles, en banlieue parisienne, est venu présenter son nouveau film, Baise-en-ville, en séance spéciale à la Semaine de la critique. Une comédie qu’il accompagnera à Porto-Vecchio pour la reprise de cette section parallèle à la Cinémathèque de Corse.
Comment s’est passée la projection ?
J'y allais un peu trop tranquille. Pendant le film, ça rigolait fort et l'émotion était palpable. La salle a applaudi hyper fort et hyper longtemps. Je ne savais plus où me mettre. Après la projection, j'avais du mal à redescendre. Heureusement que Michel Hazanavicius et Emmanuelle Bercot (comédiens du film, ndlr) étaient avec moi. Ils connaissent bien ça. Franchement, tu n’es pas prêt pour de tels moments.
«J'ai rencontré plein de gens avec des vies différentes »
Et vous allez accompagner le film en Corse ?
Oui ! J'ai trop hâte, je n’y suis jamais allé. En plus, je reste deux jours, j'espère avoir le temps de découvrir un peu la Corse, J’ai vu des films corses, comme / Comete de Pascal Tagnati que j'ai adoré.
« Baise-en-ville » est un film autobiographique ?
Ce film retrace une période de ma vie mais avec un certain temps de digestion puisqu’elle se situe avant que je réalise Grand Paris. J'étais sans tunes, j'ai dû enchaîner les boulots en intérim et j'ai finalement trop kiffé. Derrière la galère, j'ai rencontré plein de gens avec des vies différentes.
C'est aussi le moment où je passais le permis, Baise-en-ville est effectivement un mix de ce que j'ai vécu à ce moment-là. En fait, c’est hyper autobiographique.
« Ma raison de vivre est de raconter des histoires »
Il apparaît comme une suite logique de vos précédents films ?
On retrouve effectivement des lieux ou des situations. Je filme ce territoire que je connais comme une sorte de multiverse où les gens se croisent. À chaque film, j'ai envie de travailler un genre différent, en même temps de continuer à tourner à Chelles, chez moi, en banlieue, avec ma bande mais aussi de travailler avec de nouvelles personnes. Ces contradictions permettent la création. De la même façon, j'aime traiter de sujets réalistes avec une approche grave formaliste.
« Ce film retrace une période de ma vie. J'étais sans tunes, j'ai dû enchaîner les boulots en intérim et j'ai finalement trop kiffé »
Je suis limite maniaque. Les dialogues sont très écrits mais je laisse certains tics de langage pour faire plus vrai. Comme dans la vie finalement.
« Baise-en-ville » est plus ancré dans le réel ?
La vie, la réalité, le quotidien sont tellement étranges que je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin d'ajouter des trucs de « ouf » comme des artefacts ou des extraterrestres. J'ai juste essayé d’aller plus loin avec ce personnage, d'en faire un portrait un peu plus profond tout en restant léger. Je cherche de la nuance et à être attachant, cool et surprenant, tout en étant assez basique. Ça a été un gros enjeu à jouer.
Justement, acteur, réalisateur, scénariste ?
Je prends un plaisir enfantin à jouer même si je trouve ça moins nourrissant. C’est plus égoïste mais c’est un kif. Réalisateur, c'est grave stressant. Scénariste, j'aime beaucoup aussi même si l'exercice est plus solitaire.
Ma raison de vivre est de raconter des histoires donc, en vrai, les trois me correspondent.
Quand on a un univers aussi particulier que le mien, je trouve logique d’écrire, de réaliser mais aussi d'incarner le personnage.
Comment s’est passée la projection ?
J'y allais un peu trop tranquille. Pendant le film, ça rigolait fort et l'émotion était palpable. La salle a applaudi hyper fort et hyper longtemps. Je ne savais plus où me mettre. Après la projection, j'avais du mal à redescendre. Heureusement que Michel Hazanavicius et Emmanuelle Bercot (comédiens du film, ndlr) étaient avec moi. Ils connaissent bien ça. Franchement, tu n’es pas prêt pour de tels moments.
«J'ai rencontré plein de gens avec des vies différentes »
Et vous allez accompagner le film en Corse ?
Oui ! J'ai trop hâte, je n’y suis jamais allé. En plus, je reste deux jours, j'espère avoir le temps de découvrir un peu la Corse, J’ai vu des films corses, comme / Comete de Pascal Tagnati que j'ai adoré.
« Baise-en-ville » est un film autobiographique ?
Ce film retrace une période de ma vie mais avec un certain temps de digestion puisqu’elle se situe avant que je réalise Grand Paris. J'étais sans tunes, j'ai dû enchaîner les boulots en intérim et j'ai finalement trop kiffé. Derrière la galère, j'ai rencontré plein de gens avec des vies différentes.
C'est aussi le moment où je passais le permis, Baise-en-ville est effectivement un mix de ce que j'ai vécu à ce moment-là. En fait, c’est hyper autobiographique.
« Ma raison de vivre est de raconter des histoires »
Il apparaît comme une suite logique de vos précédents films ?
On retrouve effectivement des lieux ou des situations. Je filme ce territoire que je connais comme une sorte de multiverse où les gens se croisent. À chaque film, j'ai envie de travailler un genre différent, en même temps de continuer à tourner à Chelles, chez moi, en banlieue, avec ma bande mais aussi de travailler avec de nouvelles personnes. Ces contradictions permettent la création. De la même façon, j'aime traiter de sujets réalistes avec une approche grave formaliste.
« Ce film retrace une période de ma vie. J'étais sans tunes, j'ai dû enchaîner les boulots en intérim et j'ai finalement trop kiffé »
Je suis limite maniaque. Les dialogues sont très écrits mais je laisse certains tics de langage pour faire plus vrai. Comme dans la vie finalement.
« Baise-en-ville » est plus ancré dans le réel ?
La vie, la réalité, le quotidien sont tellement étranges que je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin d'ajouter des trucs de « ouf » comme des artefacts ou des extraterrestres. J'ai juste essayé d’aller plus loin avec ce personnage, d'en faire un portrait un peu plus profond tout en restant léger. Je cherche de la nuance et à être attachant, cool et surprenant, tout en étant assez basique. Ça a été un gros enjeu à jouer.
Justement, acteur, réalisateur, scénariste ?
Je prends un plaisir enfantin à jouer même si je trouve ça moins nourrissant. C’est plus égoïste mais c’est un kif. Réalisateur, c'est grave stressant. Scénariste, j'aime beaucoup aussi même si l'exercice est plus solitaire.
Ma raison de vivre est de raconter des histoires donc, en vrai, les trois me correspondent.
Quand on a un univers aussi particulier que le mien, je trouve logique d’écrire, de réaliser mais aussi d'incarner le personnage.
Laurent Hérin
Corse matin • 27 mai 2025
Corse matin • 27 mai 2025