La cinémathèque de Corse

Porto-Vecchio : la Semaine de la Critique souffle le nouvel air du 7e art à la Casa di Lume.

-Article du 27 mai 2019 par Dominique Landron paru dans le CORSE MATIN


L'article Ajaccienne Antonia Buresi à gauche de la photo aux côtés de Jonathan Couzinié et Adèle Haenel.  Photo D.L
L'article Ajaccienne Antonia Buresi à gauche de la photo aux côtés de Jonathan Couzinié et Adèle Haenel. Photo D.L

Du 28 mai au 1er juin, la Cinémathèque de Corse reprend, à Porto-Vecchio, l'intégralité de la programmation  de la 58e Semaine de la Critique, la plus ancienne sélection parallèle du Festival de Cannes


Un nouveau souffle en ce mois de mai règne à la Cinémathèque de Corse pour deux raisons : d'abord la nomination d'un directeur, Antoine Filippi, "un professionnel de la profession", pour reprendre la fameuse expression d'un certain Jean-Luc Godard.

Ensuite, les découvertes qu'apporte chaque année la reprise intégrale à Casa di Lume de la Semaine de la Critique, organisée par le Syndicat français de la critique.

Le comité de sélection a choisi 15 courts-métrages après le visionnage de 1 605 films, et 11 longs-métrages parmi 1 050 visionnés. Charles Tesson, délégué général de la Semaine, sera présent, comme chaque année, aux côtés de Lydie Mattei pour animer cette reprise, la Corse étant le premier public à découvrir ces pépites, premier ou second film réalisé par ceux qui seront les grands cinéastes de demain.

"On veut présenter des révélations de cinéastes ayant un sens de la mise en scène très forte... Chaque film est un manifeste, un cinéma exigeant dans le traitement et généreux, avec l'envie d'être partagé avec le public.

"Je suis très heureux de revenir à la Cinémathèque pour retrouver des spectateurs connaisseurs qui aiment le cinéma, avec un regard de grande qualité. Ils sont francs, réagissent de façon très directe", estime Charles Tesson.

"Les héros ne meurent jamais" avec Antonia Buresi

La programmation met en exergue le cinéma du Maghreb, avec notamment Le miracle du Saint Inconnu, du Marocain Alaa Eddine Aljem. Un premier long-métrage tourné au Sud de Marrakech, une fable sur le spirituel et l'argent, avec beaucoup d'humour et un regard rempli de tendresse. Le constat d'une réalité d'un Maroc rural traité avec le sens de l'image et des grands espaces.

Autre film, algérien cette fois, Abou Leila d'Amin Sidi Boumedienne : retour sur les années de plomb de ce pays, avec une mise en scène qui peut dérouter, mais un puissant constat d'un pays devenu un "asile psychiatrique".

Impossible de citer la totalité des films proposés, mais on retiendra quelques coups de coeur : un film d'animation français magnifique, J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin entre le Maroc et Paris : une main tranchée dans un accident part à la recherche de son corps.

Évocation de souvenirs d'enfance, une poésie magique et le quotidien d'une vie, adaptation du roman Happy Hand de Guillaume Laurent qui cosigne le scénario. Récompensé par le Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique. Cap au nord, avec l'Islande A White, White Day de Hlynur Pálmason, thriller sur le désir de vengeance d'un veuf.

Chronique sur l'absence, la famille. Ce cinéaste, de la dimension d'un Jeff Nichols, a été découvert à la Semaine.

Deux autres pépites à voir : le bouleversant Nuestras Madres du Guatémaltèque César Diaz, et le somptueux Chun Jaing Shui Nuan du Chinois Gu Xiagang.

Une actrice corse a également les honneurs de la sélection : Antonia Buresi, présente aux côtés d'Adèle Haenel et Jonathan Couzinié dans Les héros ne meurent jamais. Aude-Lea Rapin y traite d'une chasse aux fantômes de la guerre de Bosnie, un cinéma sans artifice sur fond d'évocation fantastique d'une réincarnation la réalité des souffrances vécues.

À noter Tu mérites un amour d'Hafsia Herzi. L'actrice de Kechiche signe son premier long-métrage, le portrait d'une jeune femme de son époque, un cinéma empreint de liberté aux dialogues très actuels.

Cette Semaine est le début d'un futur prometteur avec la venue de la cinéaste japonaise Naomi Kawase le 16 juin.

Et le retour à Casa di Lume de Jean-François Stévenin fin juin.

 


           

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