Marine Arrighi de Casanova, de Cannes à ...
Corse matin • Dominique Landron • 02 juin 2025
Marine Arrighi de Casanova, de Cannes à Casa di Lume
Marine Arrighi de Casanova est la productrice du long métrage Des preuves d'amour, réalisé par Alice Douard et présenté à la Semaine de la critique du festival de Cannes. Le film ouvrira la reprise de la Semaine de la critique à la cinémathèque de Corse, demain, en présence de la productrice.
Quelle a été votre motivation pour produire ce film ?
Au-delà du sujet de l’homoparentalité c’est un film qui évoque l'attente d’un enfant à travers le point de vue de celle qui ne le porte pas. Qu'est ce qui se passe au sein du couple ? Quels sont les rapports avec les familles, les amis, durant cette période dans l’attente d'une troisième personne qui va apparaître neuf mois après ? Des équilibres vont se modifier. Devenir parents, c’est un thème universel autour d’un bouleversement intime qui questionne tous les couples. J'étais heureuse d'être à Cannes, cela permet de donner un coup de projecteur particulier sur le film. Pour les équipes, c'est aussi une reconnaissance. Ce festival est le lieu mondial de la cinéphilie.
Comment êtes-vous devenue productrice ?
Depuis toute petite, je suis une cinéphile. La question pour ma génération était de savoir quelle place on peut avoir en tant que femme lorsque l’on veut faire du cinéma. Comédienne jusqu’à un certain âge, réalisatrice, j'ai découvert des modèles de productrices. Le fait de trouver des financements, d'accompagner les comédiennes et comédiens, c’était la bonne place pour moi. Je suis très présente d'un bout à l’autre de la chaîne d'un film, j'accompagne les cinéastes au moment de l’écriture, du montage, de la distribution,
de la présentation au public, Mon rôle n’est pas que financier.
« La Corse est un lieu essentiel de ma vie, mes attaches y sont fortes »
Quel regard portez-vous sur l'équilibre homme-femme au sein du cinéma ?
C'’est extrêmement important. La Semaine de la critique, par le biais de sa déléguée générale, assistée d'un comité de sélection, au
sein duquel participe votre confrère Laurent Hérin, propose cette année une sélection en totale parité, c'est à saluer. Il est important
de proposer des regards féminins, on en a vraiment besoin. Je fais extrêmement attention sur mes tournages au statut des femmes, la parole s'est enfin libérée, cela permet de créer des outils communs pour mieux réagir en cas de problème.
Suivez-vous le développement actuel du cinéma corse ?
Oui, avec grand intérêt, je suis ravie par ce cinéma insulaire qui dépasse désormais les frontières de l'île par ses réalisateurs et acteurs. Cannes a été exemplaire l’an dernier de ce point de vue. La Corse produit des films qui sortent des sentiers battus, qui parlent des réalités de notre île. Ces regards sont importants aujourd’hui.
Vous allez produire un film au Cambodge. À quand un long métrage sur la Corse ?
Je produis White Building, de Kavich Néang. J'aimerais vraiment produire sur l’île, cela arrivera, le cinéma est fait de rencontres, j'attends de trouver le bon sujet avec la bonne personne. La Corse est un lieu essentiel de ma vie, mes attaches sont fortes, je suis admirative du travail qu’effectue ma cousine Charlotte Arrighi de Casanova, Je reviens le plus souvent possible, quand mon agenda me le permet, je suis heureuse d’accompagner ce film à la Cinémathèque de Porto-Vecchio.
Quelle a été votre motivation pour produire ce film ?
Au-delà du sujet de l’homoparentalité c’est un film qui évoque l'attente d’un enfant à travers le point de vue de celle qui ne le porte pas. Qu'est ce qui se passe au sein du couple ? Quels sont les rapports avec les familles, les amis, durant cette période dans l’attente d'une troisième personne qui va apparaître neuf mois après ? Des équilibres vont se modifier. Devenir parents, c’est un thème universel autour d’un bouleversement intime qui questionne tous les couples. J'étais heureuse d'être à Cannes, cela permet de donner un coup de projecteur particulier sur le film. Pour les équipes, c'est aussi une reconnaissance. Ce festival est le lieu mondial de la cinéphilie.
Comment êtes-vous devenue productrice ?
Depuis toute petite, je suis une cinéphile. La question pour ma génération était de savoir quelle place on peut avoir en tant que femme lorsque l’on veut faire du cinéma. Comédienne jusqu’à un certain âge, réalisatrice, j'ai découvert des modèles de productrices. Le fait de trouver des financements, d'accompagner les comédiennes et comédiens, c’était la bonne place pour moi. Je suis très présente d'un bout à l’autre de la chaîne d'un film, j'accompagne les cinéastes au moment de l’écriture, du montage, de la distribution,
de la présentation au public, Mon rôle n’est pas que financier.
« La Corse est un lieu essentiel de ma vie, mes attaches y sont fortes »
Quel regard portez-vous sur l'équilibre homme-femme au sein du cinéma ?
C'’est extrêmement important. La Semaine de la critique, par le biais de sa déléguée générale, assistée d'un comité de sélection, au
sein duquel participe votre confrère Laurent Hérin, propose cette année une sélection en totale parité, c'est à saluer. Il est important
de proposer des regards féminins, on en a vraiment besoin. Je fais extrêmement attention sur mes tournages au statut des femmes, la parole s'est enfin libérée, cela permet de créer des outils communs pour mieux réagir en cas de problème.
Suivez-vous le développement actuel du cinéma corse ?
Oui, avec grand intérêt, je suis ravie par ce cinéma insulaire qui dépasse désormais les frontières de l'île par ses réalisateurs et acteurs. Cannes a été exemplaire l’an dernier de ce point de vue. La Corse produit des films qui sortent des sentiers battus, qui parlent des réalités de notre île. Ces regards sont importants aujourd’hui.
Vous allez produire un film au Cambodge. À quand un long métrage sur la Corse ?
Je produis White Building, de Kavich Néang. J'aimerais vraiment produire sur l’île, cela arrivera, le cinéma est fait de rencontres, j'attends de trouver le bon sujet avec la bonne personne. La Corse est un lieu essentiel de ma vie, mes attaches sont fortes, je suis admirative du travail qu’effectue ma cousine Charlotte Arrighi de Casanova, Je reviens le plus souvent possible, quand mon agenda me le permet, je suis heureuse d’accompagner ce film à la Cinémathèque de Porto-Vecchio.
Dominique Landron
La Semaine de la Critique débute

Laurent Hérin et Ava Cahen à Cannes, à l’occasion de la Semaine de la critique. D.L.
Casa di Lume, sous la direction d’Antoine Filippi, prépare une nouvelle édition avec des longs et courts métrages, des invités. Ouverture demain avec la productrice Marine Arrighi de Casanova pour Des preuves d'amour d'Alice Douard (Lire ci-dessus). À voir également, récompensé par la critique internationale, Planète de Momoko Seto. L'intérêt D'Adam de Laura Wendel produit par Marie Ange Luciani. Autre fim français la bouleversante leçon de vie de Nino de Pauline Loquès, avec un formidable Théodore Pellerin.
Jeudi 5 juin, ce sera au tour de Martin Jauvat réalisateur et acteur de Baise-enville. Nous avons rencontré à Cannes, Laurent Hérin, en compagnie d’Ava Cahen la déléguée générale, notre confrère de Corse-Matin et de Settimana pour la première fois a intégré le comité de sélection. Au côté de Lydie Mattei, il présentera les films en compagnie d'autres critiques : Léo Orturno et Chloé Caye.
« Nous sommes la seule sélection à parité homme femme »
Ava Cahen dresse le bilan du cru 2025 : « Nous sommes la seule sélection à parité homme femme, nous avons vu 1 000 films dont un
tiers signé par des réalisatrices, on ne réfléchit pas en termes de sexe, ni de genre, mais leurs oeuvres nous ont particulièrement touchés. »
Des médias ont qualifié de Queer vos choix ?
« Je pense que le Queer est partout, c’est une ouverture sur le monde, ces films évoquent la politique, l’état de la planète, à l’image de notre grand prix Pee Chai Dai Ka du thaïlandais Ratchapoom Boonbunchachoke, satire sociale, film de fantômes, film romantique extrêmement hybride. J'ai apprécié la présence de Laurent Hérin, il a été parfait, nous partageons un amour viscéral pour le cinéma. Nous avons beaucoup échangé. Laurent a intégré sans souci la famille de la Semaine. »
Quel est l’avis de Laurent Hérin, le régional de l'étape ?
« C'est un rêve qui s'est réalisé, la Semaine qui met en avant les premiers et seconds films est un endroit où l’on se sent bien. Il y a une bienveillance, j'ai eu des doutes, voire des peurs, le comité et Ava ont toujours été présents pour me soutenir et m'encourager. Je suis très heureux de présenter, avec une partie du comité, la reprise à Portivechju. C'est un rêve personnel, de pouvoir accompagner ces films dans la salle Abel Gance et les transmettre au public, j'en suis particulièrement fier. »
Ava Cahen regrette de ne pas faire ce déplacement insulaire : « Je serai là en 2026, j'aime la rencontre avec le public de la cinémathèque. Je suis contente de laisser la place à une nouvelle vague de journalistes critiques proposant un regard neuf sur le 7'Art.»
Cinémathèque de Corse • Espace Jean-Paul de Rocca Serra, 20137 Porto-Vecchio • 04 20 20 20 01 / 02 • casadilume@isula.corsica